Pitigliano
UN
PEU D'HISTOIRE
- L'origine de Pitigliano remonte très loin dans le temps
puisqu'on a retrouvé à cet endroit des traces d'une
implantation humaine à l'époque néolithique.
- Pitigliano est une cité étrusque qui devient ensuite
romaine, mais on sait peu de choses de la ville à cette
époque.
- Au Moyen Age, Pitigliano dépend de Sovana, siège
principal de la famille Aldobrandeschi 1792.
- 1061. Premier document dans lequel l'église de Pitigliano
est mentionnée.
- Au début du XII siècle, les Aldobrandeschi luttent
contre les tentatives de prise de contrôle de tout le territoire
par la commune de Sienne. Ils demandent le soutien d'Orvieto.
- 1293. A la suite du mariage de la belle Anastasia, dernière
descendante des Aldobrandeschi de la Maremme, avec Romano Orsini,
cette très vieille famille romaine s'installe à
Pitigliano. Elle s'est illustrée par trois papes et par
de nombreux cardinaux, évêques et hommes de guerre.
Du XIII au XV siècle, une longue rivalité a opposé
les Orsini, guelfes, aux Colonna, gibelins. La fortune des Orsini
remonte au pape Célestin III (1191-1198). La famille Orsini
a produit de nombreuses branches italiennes et, en France, la
famille changera son nom en Ursins. Marie-Anne de La Tremoille
épousera un Talleyrand puis, plus tard, Flavio Orsini.
Veuve en 1698, elle prendra le nom de princesse des Ursins. Elle
jouera un rôle important dans la politique entre la France
et l'Espagne au temps de Louis XIV. Sous le pouvoir des Orsini,
Pitigliano devient plus importante que Sovana. Le siège
épiscopal est transféré à Pitigliano.
- XV siècle. Etablissement d'une colonie juive importante.
- 1702. Naissance à Pitigliano du peintre Zucarelli qui,
bien que né en Toscane, appartient à l'école
vénitienne.
Aqueduc
Ce grand ouvrage d'art a été construit en 1545 par
Gian Francesco Orsini. L'arrivée de laqueduc à la
ville est sur des grandes arcades jusque à la fontaine
sur la place devant Palazzo Orsini.
Palazzo
Orsini
Il remonte au XIV siècle, mais a été agrandi
au XV siècle par Nicolas II Orsini, puis modifié
au XVI siècle sous la supervision du fameux architecte
Giuliano da Sangallo, l'auteur du couvent de Santa Maria Maddalena
dei Pazzi à Florence.
C'était aussi un spécialiste des fortifications
à qui l'on doit les travaux de Poggio Imperiale. Sur la
gauche de la façade un petit bastion semi-octogonal est
appuyé contre le mur. Son parapet est en travertin. Il
est orné de médaillons.
L'arche par laquelle on accède au palais est précédée
d'une rampe à la base de laquelle il y a un pilastre décoré
en l'honneur de Gian Francesco Orsini. Les armes de la famille
comportent un ours avec une tête de lion.
COUR
INTÉRIEURE
A l'entrée: deux pilastres ornés de festons d'écus
et de motifs héraldiques en bas-relief.
La cour est délimitée, au fond, par une loggia décorée
de colonnettes de style ionique. Mais je attire tout particulièrement
votre attention sur la beauté du puits hexagonal rehaussé,
lui aussi, des blasons des Orsini.
La porte d'entrée date du XV siècle. Sur l'architrave,
deux mains tiennent un collier hérissé de
pointes qui rappellent la fidélité de Nicolas III
Orsini il la république de Venise.
INTÉRIUR
- Vierge à l'Enfant de l'école de Jacopo della Quercia.
Cette sculpture se trouvait antérieurement à Santa
Fiora, dans l'église de Sant' Agostino. Jacopo est un des
grands maîtres de la sculpture siennoise. Il est, notamment,
l'auteur de la fontaine Gaia. Cette Madone est intéressante,
mais sa qualité est loin d'atteindre celle de l'Annonciation
de San Gimignano.
- Madone sur un trône avec deux anges ainsi que saint Pierre
et saint Francois par Guidoccio Cozzarelli (1494).
Guidoccio Cozzarelli a représenté une Pietà
entre sainte Claire et saint Bernardin de Sienne.
A juste titre, Enzo Carli juge que c'est une uvre très
faible de cet artiste. Mais van Marie apprécie la délicatesse
de ses couleurs et surtout ses tons gris.
- Saint Michel Archange écrasant le démon ; le Rédempteur
et les hommes du purgatoire, par Francesco Zuccarelli, né
à Pitigliano en 1702. Il a surtout travaillé à
Venise et son art appartient à l'école vénitienne.
C'était un disciple de Pietro da Cortona. Grâce à
ses relations avec J. Smith, consul d'Angleterre à Venise,
il partira pour Londres où il séjournera de 1752
à 1762 et une seconde fois de 1765 à 1771. Il sera,
en 1768, un des fondateurs de la Royal Academy.
On retrouve dans ses toiles une vision sereine et optimiste de
la nature toujours interprétée sur le mode idyllique.
À
cette époque:
1725 Mort de Pierre le Grand de Russie; Catherine lui succède.
1727. Mort d'Isaac Newton.
Dôme
-
La façade baroque date du XVIII siècle.
- Le campanile rappelle que l'église d'origine, beaucoup
plus ancienne, remonte au Moyen Age.
- Nous savons qu'en 1509 le pape Jules II accorde à l'église
de Pitigliano le statut de Collégiale.
Nicolas Ill Orsini finance plus tard un agrandissement du bâtiment.
Au XVIII siècle, de nouveaux travaux sont entrepris. On
ajoute quatre chapelles, le maître-autel et la façade
baroque.
- Dans le chur, deux toiles conventionnelles de Pietro Aldi,
réalisées en 1885 et représentant l'empereur
Henri IV à Canossa et la prédestination d'Hildebrand.
Pilastre avec l'emblème des Orsini - Ce pilastre en travertin
de style Renaissance est daté de 1490.
San
Rocco
-
La façade Renaissance tardive date de 1506; elle est ornée
dans sa partie inférieure de quatre
pilastres de style corinthien et d'un portail.
Sur la partie gauche: bas-relief du XII siècle dans lequel
on distingue une figure humaine entre des
monstres à la forme de dragons. Cette sculpture ressemble
à ce qui a été fait à Sovana. Ce linteau
symbolise l'âme humaine assaillie par les forces de l'enfer.
On ne rencontre pas ce genre de
représentations terrifiantes à l'intérieur
des églises, dans l'espace sacre.
Intérieur - L'église
à trois nefs est divisée par des colonnes ioniques.
Elle est assez curieuse par son plan de forme trapézoïdale
: les nefs latérales s'élargissent du côté
de la façade.
Je
vous conseille de vous promener encore dans cette petite agglomération.
On se sent bien loin des grands endroits touristiques. Plusieurs
coins de la ville sont pleins de charme, dont le Vicolo della
Battaglia mais, dans l'ensemble, cette partie de la Toscane est
plus pauvre que la région au nord. Aussi Pitigliano est
plus beau vu de l'extérieur, la vision que l'on a de la
ville en arrivant est inoubliable.
Environs
- Petit temple paléochrétien : sur la route
de Pitiglano à Sovana. Les décorations creusées
dans le tuffeau sont encore partiellement visibles.
- Eglise San Francesco : construite en 1556, sur les ordres
de Gian Francesco Orsini et sur un dessin d'Antonio da Sangallo
le Jeune.
Sorano
UN
PEU D'HISTOIRE
Ce
bourg, qui a gardé son caractère médiéval,
a des origine étrusque. A partir du IX siècle, comme
le reste de la région, la place forte est contrôlée
par la famille Aldobrandeschi.
En
1293, les Orsini succèdent aux Aldobrandeschi. Il ny a
pas de monuments très importants dans la ville de Sorano,
mais ses vieilles rues médiévales sont pleines de
charme.
Elle
est aussi remarquable par la belle muraille qui la protège.
De plus, et surtout, la route qui y mène, creusée
dans le " tufo ", est superbe.
Palazzo
Comitale
Résidence des Orsini avant qu'ils agrandissent et amenagent
la Rocca, ce bâtiment garde encore quelque
chose de son élégance de la Renaissance grâce
à son beau portail. L'architrave est joliment décorée
et ornée d'une inscription dédiée au comte
Ludovico, fils de Nicolas III capitaine de la République
sérénissime de Venise.
Forteresse
des Orsini
Elle
remonte au XV siècle et elle a été agrandie
plus tard.
La porte qui introduit au corps central du bâtiment est
ornée d'un blason monumental avec les emblèmes des
Aldobrandeschi et des Orsini. Cette forteresse est composée
d'un corps central, d'une tour cylindrique, de deux cours intérieures
et de trois forts séparés les uns des autres : Castelvecchio,
Castellaccio et Rocchetta.
San
Niccolò
Eglise d'origine romane, mais il reste peu de cette première
époque de construction. Le batiment que nous voyons aujourd'hui
est de style néoclassique. A l'intérieur, je ne
mentionnerai qu'un tableau de Vanni représentant une Vierge
couronnée.
Tour
de l'Horloge
Elle
se dresse sur une construction réalisée en tuffeau
au moment de l'époque lorraine, c'est-à-dire au
XVIII siècle. Au bas de la tour, une terrasse depuis laquelle
on a une belle vue sur les environs.
Itinéraires
à Saturnia