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Six jours à Sienne

• LA RENAISSANCE (IL QUATTROCENTO) - A Sienne le mysticisme l'emporte sur le réalisme.

Deuxième jour

Au quattrocento, le centre culturel de l'Italie et peut-être de toute l'Europe occidentale est Florence. Sienne connaît un déclin à la fois politique et artistique. Plusieurs très grands artistes de la Renaissance travaillent dans cette ville.

Ainsi Donatello, dont le panneau du Baptistère représentant le Festin d'Hérode est une des œuvres les plus importantes. Mais Sienne a ses mérites propres dans cette nouvelle aventure de l'art et de la pensée. Jacopo della Quercia, en sculpture, se situe à la fin de la tradition gothique, mais, un des premiers, il s'inspire de l'Antiquité pour y trouver les moyens de traduire la vérité humaine qu'il brûle d'exprimer. Certaines de ses oeuvres sont déjà renaissantes.

Comme l'écrit très bien Federico Zeri dans son petit livre passionnant "Renaissance et pseudo-Renaissance": "Produit d'une résurrection urbaine, la Renaissance advint de manière très diverse en chaque lieu et à différentes époques. Elle caractérise une révolution spirituelle et scientifique qui se traduit plastiquement par la maîtrise mathématique de l'espace, le réalisme anatomique et l'utilisation de la lumière et de la couleur pour exprimer la profondeur, autant psychologique que physique."

Entre les artistes qui participent à ce bouleversement et les autres, il existe, dit Zeri, un véritable abîme qui n'est pas seulement pictural, mais aussi intellectuel et moral. Il opère alors une distinction entre les hommes de la Renaissance comme Alberti, Leonardo da Vinci, Brunelleschi, Verrocchio, Donatello, et les autres, ceux qui ne font qu'emprunter aux premiers tel ou tel aspect technique sans comprendre un enjeu qui les dépasse.

C'est le cas à Florence, toujours selon Zeri, de Botticelli, de Lippi, de Gentile da Fabriano, mais aussi d'Uccello. On peut ranger dans cette catégorie toute la peinture siennoise du quattrocento, à commencer par son grand maître, Sassetta.

Mais il faut bien comprendre que ces catégories ne sont utiles que si elles nous aident à mieux regarder les œuvres d'art. Si la peinture siennoise est, dans son iconographie, empreinte d'archaïsmes, elle fait preuve également d'un sens extraordinaire de la couleur. Elle révèle, par exemple, des harmonies de gris, de rose et de doré qui sont toujours très subtiles. Et donc, s'il est indubitable qu'un homme comme Sassetta et plusieurs autres peintres de l'école siennoise, nous démontrent que l'on peut être créateur dans la tradition.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, je les renvoie au texte important de John Pope-Hennessy sur la peinture siennoise du quattrocento.

LA VISITE

BAPTISTÈRE

Les fonts baptismaux, exécutés sous la Polyptyque de San Galgano.
direction de Jacopo della Quercia, sont un des monuments collectifs les plus importants de la sculpture toscane

DÔME

• Saint Jean-Baptiste, par Donatello.
  Le frère de la Marie-Madeleine de Florence
• Pierre tombale de l'évêque Pecci, par Donatello
  Beaucoup de perspective sur peu de profondeur.
• Libreria Piccolomini. La vie de Pie II Piccolomini, le grand pape siennois, y est illustrée d'une manière charmante par Pinturicchio, le peintre préféré d'Alexandre VI Borgia.
• Allégorie de la colline de la Sagesse, toujours par Pinturicchio
• Sibylle Samienne, de Matteo di Giovanni. Pour comprendre l'évolution de la technique du graffito
• Autel Piccolomini, d'Andrea Bregno.
  Cet autel est orné de quatre sculptures de MicheI-Ange.

PINACOTHÈQUE NATIONALE

Une sorte de complicité s'étant établie, dès l'origine, entre le génie local et les grâces du style gothique, celui-ci sera d'emblée adopté et restera le style dominant de l'école siennoise jusqu'au début du XVI siècle. C'est en ce sens que Federico Zeri qualifie beaucoup de ces artistes du XV siècle de " faux renaissants ", alors qu'ils sont capables d'utiliser les recettes de la perspective telles qu'elles ont été mises au point par les Florentins. Des peintres comme Domenico di Bartolo ou Giovanni di Paolo affectionnent même un langage plus nettement archaïsant à la fin de leur carrière; ils sont alors totalement repris par le génie traditionnel de leur ville.

Nous suivrons l'ordre chronologique:

SALLE 13

• Sassetta :
  Polyptyque de l'Art de la Laine.
  La preuve que les Siennois connaissent les "trucs" de la perspective mathématique
• Giovanni di Paolo : Jugement dernier. - Les baisers les plus chastes
  o Giovanni di Paolo : Madone de l'humilité. - Un langage archaïque pour nous charmer

SALLE 12

• Giovanni di Paolo : Polyptyque de San Galgano.
  Un langage archalque pour nous inquieter

SALLE 14

• Francesco di Giorgio Martini : Annonciation.
  Un architecte militaire bien élégant

SALLE 16

• Maestro dell' Osservanza : Prédelle du triptyque de l'Osservanza.
  La couleur

SALLE 17

• Sano di Pietro : Retable de saint Cosme et de saint Damien.
  Un mauvais tableau, mais une prédelle charmante
• Sano di Pietro : Annonciation aux bergers.
  Le fantastique dans la peinture siennoise
• Sano di Pietro : Apparition de la Vierge au pape Calixte III.

ATRIUM

• Domenico di Bartolo : Madone de l'humilité.
  Le jeune Domenico a appris la peinture à Florence

ESCALIER

• Domenico di Bartolo : parties latérales de la fresque de la Madone de l'humilité.
  Le retour à la tradition siennoise C'est par cette œuvre typiquement empreinte de poésie siennoise que nous terminerons la visite du musée.

PALAIS DES PAPESSES

Nous sommes heureux de ce népotisme-là' car tous, nous en jouissons aujourd'hui

PALAIS CHIGl SARAClNI

L'Adoration des Mages, de Sassetta, est un des tableaux importants du XV siècle à Sienne. Il faut une autorisation pour visiter l'intérieur de l'Académie.

LOGGIA DES MARCHANDS

Tout comme la fontaine Gaia, cette architecture constitue un exemple intéressant du passage du style gothique à celui de la Renaissance

PALAIS PICCOLOMINI

Ce palais est commandé en 1469 par la pape Pio II Piccolomini qui est un des grand humanistes de son temps. L'architecte en est Bernardo Rossellino.
Dans le contexte de cette promenade, nous ne visiterons pas l'intérieur du palais qui abrite, notamment, l'admirable petit musée de la Biccherna.

LOGGIA DU PAPE

Ce bâtiment de Federighi est très intéressant aussi du point de vue sociologique, car les loggias à la Renaissance jouent un rôle important dans les villes italiennes.

FONTAINE GAIA DE JACOPO DELLA QUERCIA

Cette œuvre encore gothique annonce par certains de ses aspects la Renaissance. Aujourd'hui, nous nous contenterons de la méchante copie de Tito Sarrocchi

PLACE SALIMBENI

La Renaissance et le gothique, mais surtout le neogothique

SANTA MARIA DELLE NEVI

La facade de cette église est une œuvre de Francesco di Giorgio Martini, dont nous avons vu une Annonciation à la Pinacothèque. C'est un document remarquable parce qu'il nous reste fort peu de façades de cette époque en Toscane.

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